Le mensonge, l'amalgame et le sous-entendu

Publié le par Veritas

Non il ne s'agit pas du titre d'un western spaghetti mais d'une passe d'arme politique qui s'est déroulée lors de l'émission "France Europe Express" sur France 3 le 11 février. Passe d'arme qui a opposé Philippe de Villiers, candidat à la présidentielle française au député européen socialiste Enriqué Baron Crespo. Passe d'arme "arbitrée" par Christine Ockrent.

Monsieur Enriqué Baron Crespo, d'origine espagnole, a défendu la réunion de Madrid qui a rassemblé le 26 janvier dernier les 18 pays ayant ratifié la Constitution européenne. Réunion durant laquelle ils se sont déclarés "disposés à travailler ensemble sur la base du traité constitutionnel", afin de trouver un accord qui respecte "sa substance et ses équilibres". Autrement dit à passer outre les votes des peuples français et néerlandais. C'est à ce moment que Philippe de Villiers a justement fait remarquer que ces dirigeants, qui veulent donner des leçons à la France et aux Pays-Bas, n'ont même pas eu le courage, à l'exception de l'Espagne et du Luxembourg, de consulter les peuples concernés par le sujet.

C'est alors que madame Christine Ockrent est intervenue pour voler au secours d'Enriqué Baron Crespo. Elle est intervenue en proférant un énorme mensonge : "Mais monsieur de Villiers vous savez très bien que ces pays n'ont pas de tradition référendaire". Outre que si c'était vrai cela ne serait nullement une excuse pour expliquer ce déficit démocratique, il se trouve que cela est FAUX ! Parmi les pays qui ont voté oui à la Constitution européenne par voie parlementaire on retrouve 9 pays européens qui ont adhéré en 2004 à l'UE. Et comment ont-ils adhérés à l'Union européenne ? Par référendum pour 9 d'entre eux. Voici la liste des résultats de ces référendums :

A l'exception de la Pologne qui n'a pas encore approuvé la Constitution, les huit autres l'ont fait par la voie parlementaire. En vérité ces pays n'ont pas de tradition référendaire lorsque le résultat du référendum est incertain. Mais quand le résultat ne fait pas de doute, comme cela était le cas en 2003 sur l'adhésion à l'UE, le référendum comme par magie devient un instrument tout à fait légal. Quant à madame Christine Ockrent en proférant un tel mensonge elle démontre une nouvelle fois qu'elle n'est point une journaliste mais une militante.

Mais après le mensonge est venu l'amalgame. Devant la dénonciation, par Philippe de Villiers, de cette réunion de Madrid Enriqué Baron Crespo a lancé : "Mais n'a t-on pas le droit de se parler en Europe ? Est-ce que nous nous offusquons des sommets franco-allemand ?". Mais quel est le rapport ? Il n'y en a aucun. Oui il existe des sommets franco-allemand mais également des sommets franco-espagnol, franco-italien, franco-britannique etc... Il s'agit de sommet qui ne servent pas à fustiger tel Etat européen ou tel autre mais à signer des contrats ou faire avancer la coopération entre des Etats nations. La réunion de Madrid sert en revanche à culpabiliser les peuples français et néerlandais et à faire pression sur les gouvernements de ces deux pays afin de revenir d'une manière ou d'une autre sur des décisions populaires souveraines.

Puis le débat s'est conclu sur un sous-entendu. Grave, très grave. Enriqué Baron Crespo visiblement énervé par l'opposition de Philippe de Villiers a lancé en conclusion du débat "Nous sommes en train de gagner, nous sommes en train de gagner". Y-a-t-il eu un nouveau référendum pour justifier cette phrase ? Non. Alors que veut-elle dire ? Et bien simplement la chose suivante : la victoire pour Enriqué Baron Crespo se joue en coulisse, loin des peuples, ces empêcheurs de tourner en rond. En coulisses où les technocrates, avec l'accord de la chancelière allemande Angela Merkel, tentent d'infléchir les positions des deux principaux favoris à la course élyséenne. Il n'a pas tort Enriqué Baron Crespo de dire qu'il est en train de gagner. Désavouée dans les urnes, la Constitution européenne à toutes les chances de revenir par la voie parlementaire. Déjà Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il ferait voter, uniquement par le Parlement, une "mini" constitution comportant les deux premières parties de la Constitution européenne. Mais comme la troisième partie n'est que la compilation des différents traités européens (Rome, Maastricht, Amsterdam...) qui s'appliquent de toute façon, adopter une "mini" constitution rassemblant la première et deuxième partie reviendrai en vérité à adopter l'ensemble de la Constitution.

Alors je dis simplement une chose à monsieur Enriqué Baron Crespo. Face à ce qui serait un coup d'état constitutionnel le peuple aura le devoir de se révolter par tous les moyens. Et monsieur Enriqué Baron Crespo a tort de se réjouir trop vite car le peuple français à des ressources insoupçonnées lorsqu'il s'agit de défendre la démocratie et sa souveraineté.

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