De la nocivité de certains sondages
Dans un sondage de l'institut Infratest dimap, réalisé les 6 et 7 mars pour la télévision publique ARD, 69 % des Allemands se déclaraient opposés à l'envoi d'avions de reconnaissance Tornado pour appuyer l'offensive contre les Talibans. Le Bundestag, parlement allemand, a cependant approuvé le 09 mars cette mission de renfort qui fera passer les effectifs de l'armée allemande en Afghanistan à 3.500 soldats.
Plus largement des enquêtes d'opinions en Espagne, en Allemagne, en Italie, en Pologne, au Canada démontrent qu'une majorité des populations interrogées sont hostiles à la présence de leur armée en Afghanistan. Ceci est très inquiétant. Inquiétant car la guerre en Afghanistan, à la différence de l'Irak, fut imposée à l'Occident par Al-Qaïda et leurs alliés talibans. Ne pas comprendre qu'une défaite de nos armes dans ce pays serait une catastrophe géopolitique en dit long sur les mentalités munichoises à l'oeuvre en Europe ou au Canada.
Inquiétante car ces sondages montrent que les opinions occidentales ne sont pas prêtes à relever le défi sanglant des terroristes islamistes. L'affichage de cette vélléité, de cette pleutrerie ne peut qu'avoir des conséquences négatives. A la fois sur le moral de nos troupes qui se battent courageusement en Afghanistan mais également sur notre propre sécurité en encourageant les terroristes à nous frapper pour faire plier nos gouvernements. Inquiétante car nos opinions publiques ne semblent pas comprendre que le prix à payer serait bien plus lourd en quittant l'Afghanistan qu'en y restant.
Ce n'est donc pas un hasard si Al-Qaïda a menacé, dimanche 11 mars, de commettre des attentats en Allemagne et en Autriche si ces pays ne retiraient pas leurs troupes d'Afghanistan. La terminologie employée par la nébuleuse terroriste prouve qu'elle a parfaitement cerné nos faiblesses, notre lâcheté :
Al-Qaïda menace aussi l'Autriche si elle ne retire pas ses troupes d'Afghanistan :
On voit très bien que dans le cas de l'Autriche ce n'est pas sa présence militaire, ridicule, qui importe. C'est de remporter une victoire psychologique sur une nation occidentale en imposant un retrait par la simple perspective d'une campagne de terreur.
Malheureusement il y a fort à parier qu'Al-Qaïda vise juste. Il faut dire qu'il y a un précédent. On n'a pas fini de payer la lâcheté de José Luis Rodriguez Zapatero qui à la suite des attentats de Madrid s'est empressé de rapatrier les troupes espagnoles d'Irak avec l'assentiment de la majorité du peuple ibérique. Outre qu'Al-Qaïda a remporté ce jour là sa seule victoire stratégique, la nébuleuse a compris que les opinions occidentales étaient le talon d'achille de nos démocraties.